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Site de Serge Barcellini
15 octobre 2008

VERDUN 21e SIÈCLE - Interview de Monsieur Serge Barcellini

photo2Nos lecteurs vous connaissent bien, néanmoins pouvez-vous préciser à nouveau quelles sont vos responsabilités actuelles ?
SB : Contrôleur Général des Armées, j'ai occupé ces dernières années des postes qui m'ont mis en contact avec le monde combattant : la direction du cabinet de M. Jean-Pierre Masseret (1997-2000), la direction générale de l'ONAC ("2000-2003). Après un passage en Lorraine où j'ai occupé le poste de Directeur général des services de la Région Lorraine (2004-2006), j'assure aujourd'hui un poste de conseiller auprès de M. Jean-Marie Bockel, Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants pour le 90e anniversaire de l'année 1918 ainsi que le poste de Directeur de la Mission Histoire auprès du Conseil Général de la Meuse.

Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes du programme du 90° anniversaire de l'année 1918 ?

SB : Jean-Marie Bockel a souhaité organiser ce programme autour de trois axes prioritaires : international, pédagogique et décentralisation. En cette fin d'année 2008, la France dirige la Communauté Européenne. En 1918, la France était le champ de bataille du Monde. Le Secrétaire d'Etat a souhaité mettre en synergie ces deux faits. A cette fin, il se rend dans différents pays qui ont joué un rôle dans la Grande Guerre (Belgique, Grèce, Macédoine, Serbie, Etats-Unis, etc). Mais ce 90° anniversaire marque aussi un tournant. ll est la première commémoration sans la présence d'ancien poilu. La disparition de Lazare Ponticelli marque le passage entre le Temps de la Mémoire et celui de l'Histoire. Se tourner vers les jeunes afin de leur donner à apprendre et à comprendre la Grande Guerre et plus que jamais nécessaire. C'est le second axe de ce programme. Enfin, durant ces deux demières décennies, la France s'est résolument engagée dans la décentralisation. En 2008, les régions et les départements jouent un rôle moteur dans la mise en ceuvre des politiques de Mémoires. Le Secrétaire d'Etat a souhaité accompagner ce mouvement en apportant une aide aux nombreuses initiatives décentralisées.

Justement, le Conseil Général de la Meuse joue un rôle dans cette décentralisation de la mémoire.
SB : Depuis une dizaine d'années, le Conseil Gérérai de la Meuse s'est investi dans la politique de mémoire. Mais le parti n'est pas simple. La Meuse et Verdun sont, en effet, le lieu de nombreuses initiatives désordonnées. M. Christian Namy m'a demandé de le rejoindre afin de définir et de mettre en oeuvre une politique cohérente et novatrice pour la mémoire des champs de bataille de la Meuse et plus particulièrement du champ de bataille de Verdun.

Le résultat de votre réflexion s'est traduit dans un rapport. Quelles en sont les grandes lignes ?
SB : Le rapport dit du "Temps de l'Histoire" a été voté à l'unanimité par le Conseil Général de la Meuse le 3 juillet 2008. Il a depuis lors reçu l'appui Conseil Régional de Lorraine et du Secrétariat d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants. Ce rapport part d'un triple constat: depuis 20 ans les initiatives mémorielles n'ontjamais été aussi nombreuses en Meuse et à Verdun et le nombre de visiteurs n'a jamais été aussi faible: nous sommes à un tournant. Après le Temps du souvenir (1920-1960) et le Temps de la Mémoire (1960-2000), nous sommes entrés dans le Temps de l'Histoire. Ce temps de l'Histoire est celui de générations qui ne connaissent plus Verdun ni la Grande Guerre. Or, le centenaire de la Grande Guerre commencera dans 6 ans (2014). Il sera particulièrement fort. Les concurrences mémorielles seront exceptionnelles (la Somme, la Marne, l'Aisne, l'Alsace, etc.). Ce constat nous impose donc une «ardente» obligation. D'abord de renouveler les centres d'intérêt qui font venir des visiteurs en met tant sur lnternet les 30 millions de fiches d'état signalétique et des services des combattants de la Grande Guerre. Des centaines de millions de citoyens pourront à travers ces fiches découvrir la carrière de leur ancêtre pendant la Grande Guerre et avoir envie de visiter les champs de bataille (dont Verdun). Ensuite, restructurer les centres d'intérêt sur les sites historiques de la Meuse. Il est urgent de revenir à l'histoire. Un visiteur à Verdun doit comprendre ce qui s'est passé ici en 1916. La création d'un Centre d'interprétation est nécessaire. Mais il doit également voir les uniformes, les armes, la vie quotidienne du soldat. il est nécessaire de renforcer la place du mémorial de la Bataille de Verdun. Enfin, il doit «sentir» l'atmosphère et le sacré. L'ossuaire les forts, les villages détruits, les nécropoles doivent retrouver un véritable sens. Enfin, il faut redonner à Verdun sa place éminente. Verdun était la capitale de la Grande Guerre. Elle doit redevenir la capitale de l'Histoire de la Grande Guerre. Pour cela, le Conseil Général de la Meuse a pris l'initiative de solliciter le classement des champs de bataille de la Grande Guerre au patrimoine mondial de l'Unesco.

C'est donc un véritable défi ?

SB : Nous devons à nos anciens l'obligation de maintenir « Verdun » au centre de l'Histoire universelle. Le pari est important. Tous ensemble, et en particulier avec votre fédération, nous sommes en capacité de le gagner.

Le Combattant de Verdun - N°270 - Octobre 2008

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