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Site de Serge Barcellini
14 février 2009

Les morts de Verdun victimes d'une polémique inutile

La polémique est née d'un article paru dans l'Est Républicain, le 28 janvier. Serge Barcellini, qui dirige la mission Histoire du conseil général de la Meuse, y exposait son projet concernant les exhumations de poilus. "Aujourd'hui, chaque famille aimerait retrouver le corps de son grand-père sur le champ de bataille de la Grande Guerre, comprendre comment il a été tué et dans le cadre de quelle bataille. Il y a actuellement chez les gens un besoin de se réapproprier l'Histoire universelle à travers l'histoire familiale", avait-il alors plaidé dans les colonnes du quotidien régional. Sachant que 80 000 corps seraient encore ensevelis sous les champs de batailles verdunois, certains ont cru que l'ancien directeur général de l'UNAC souhaitait procéder à une exhumation systématique. Une pétition a même été immédiatement lancée par Sylvain Lebeau, responsable du MODEM dans le département, pour fustiger cette initiative. Baptisée "Non à l'exhumation des 80 000 poilus restants sur les champs de bataille de Verdun", elle dénonçait "un projet dans la limite de la profanation", destiné à développer "un tourisme morbide", avec un cri du coeur : "Laissons les poilus reposer en paix là où ils sont". Des sites Internet ont largement relayé le "projet" de Serge Barcellini et la pétition de M. Lebeau.

Pourtant, l'idée du chargé de mission au conseil général de la Meuse est toute autre. Il ne s'agit pas du tout d'exhumer systématiquement les corps des soldats (français et allemands) du champ de bataille de Verdun, mais d'œuvrer d'une manière différente lorsque ceux-ci sont découverts. "Il n'est pas question de les chercher mais d'avoir une vraie politique quand on les trouve", résume-t-il. Car une centaine de corps est exhumée chaque année. Malheureusement, 9 fois sur 10, on ne retrouve pas les vestiges (comme les plaques) permettant d'identifier avec certitude la victime. Serge Barcellini propose donc, lors de ces découvertes fortuites, de coupler le travail actuellement effectué par les services du ministère de la Défense avec ceux du ministère de la Culture, à travers une convention qui permettrait de systématiser les fouilles archéologiques. "Cette étude approfondie reliera ces victimes à leur famille et constituera un prolongement du site Internet Mémoire des hommes", dont le but est déjà de redonner une histoire familiale aux combattants français de la Grande Guerre. Selon lui, cette méthode est la "seule qui pourrait freiner les fouilles clandestines, qui sont un vrai problème". Il n'est en effet pas rare de voir, sur la butte de Douaumont ou ailleurs, des individus munis de détecteurs à métaux qui ont pour objectif de récupérer les effets des victimes sans se préoccuper le moins du monde de leurs ossements.

L'idée du chargé de mission n'était donc pas celle qu'avaient dénoncée ses détracteurs et la polémique devrait faire long feu. D'ailleurs, le blog de Sylvain Lebeau a cessé la signature de la pétition et va bientôt publier un article signé... Serge Barcellini.

Pierre-François TOULZE - l'Est Républicain du 14 février 2009

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